Qu’est-ce que le rapatriement vers le Cloud ?
Le rapatriement vers le Cloud s’impose comme une alternative stratégique au tout cloud public.
Le rapatriement vers le Cloud est le processus de transfert des données, applications ou charges de travail depuis des environnements de cloud public vers une infrastructure locale (on-premises) ou des solutions de cloud privé. Cela fait aussi référence au transfert des ressources informatiques d’un environnement cloud public fourni par un prestataire vers un centre de données local, qu’il soit sur site, dans un cloud public local ou dans une installation de colocation. Ce changement implique souvent une réévaluation des déploiements initiaux dans le cloud et la prise en compte d’une approche hybride dans les stratégies cloud.
La tendance du rapatriement vers le Cloud
En parcourant la plupart des sites d’actualités IT, vous trouverez souvent des histoires d’entreprises migrantes massivement vers le cloud public dans le cadre de leur stratégie d’adoption du cloud. Mais l’idée d’héberger uniquement dans le cloud public — dominé par des hyperscalers comme AWS, Azure et GCP — reste-t-elle toujours valable ? Dans l’ensemble, oui. Les organisations de toutes tailles dépendent encore de l’infrastructure cloud publique pour héberger applications et données pour leurs charges critiques. Cependant, la stratégie « tout cloud public » en abandonnant totalement les centres de données locaux ou services de colocation commence à ralentir. Les organisations réalisent désormais les avantages d’une approche cloud hybride, donnant lieu à plus d’initiatives de rapatriement vers le Cloud. Ce virage souligne l’importance de réévaluer les stratégies cloud en cherchant un équilibre entre solutions cloud et infrastructures sur site. Cet article discute des aspects liés à cette tendance.
Facteurs moteurs du rapatriement vers le Cloud
De nombreuses entreprises ont initialement migré vers le cloud public sans adapter leurs applications, rencontrant ainsi des difficultés qui les ont poussées à revoir leur stratégie. Le rapatriement vers des infrastructures locales ou privées est devenu une tendance pour plusieurs raisons clés :
Coûts élevés : Les clouds hyperscalers entraînent souvent des frais imprévus, notamment liés aux transferts de données. Pour certaines charges, le cloud revient plus cher que l’hébergement local, qui offre des coûts plus prévisibles.
Souveraineté et sécurité des données : Les exigences réglementaires et de conformité incitent à héberger les données localement pour un meilleur contrôle et une sécurité renforcée.
Performance : La latence dans les environnements cloud publics peut dégrader l’expérience utilisateur, surtout pour l’edge computing. Un hébergement de proximité améliore les performances.
Optimisation des ressources : Le rapatriement peut être stratégique. Les entreprises répartissent leurs charges selon les besoins métiers, zones géographiques et environnements les plus adaptés.
Pénurie de compétences : Les clouds hyperscalers exigent des expertises spécifiques souvent difficiles à recruter. Ce manque freine l’adoption et pousse certaines organisations à simplifier leur infrastructure.
Éviter le verrouillage fournisseur : Une trop grande dépendance à un seul cloud peut nuire à la flexibilité. Rapatrier certaines charges ou diversifier les solutions permet de mieux maîtriser son écosystème IT.
Ce recentrage ne signe pas la fin du cloud, mais marque une transition vers des modèles hybrides plus équilibrés.
Exemples de rapatriement vers le Cloud
En 2015, Dropbox, service de stockage et synchronisation cloud, a migré massivement d’AWS vers son propre cloud privé baptisé « Magic Pocket ». Les motivations principales étaient la réduction des coûts, l’optimisation des performances et un meilleur contrôle sur le matériel et la configuration réseau. Stockant des exaoctets de données pour plus de 500 millions d’utilisateurs, Dropbox faisait face à des coûts croissants chez AWS.
En basculant vers un cloud privé, Dropbox a réduit ses frais opérationnels tout en améliorant la performance et la sécurité. La migration, étalée sur deux ans, a nécessité une planification minutieuse pour déplacer des pétaoctets sans perturber les utilisateurs. Les rapports financiers ont montré une économie d’environ 75 millions de dollars sur les deux premières années. Le résultat fut un service de stockage plus économique, évolutif et performant, confirmant la pertinence stratégique d’abandonner le cloud public.
La stratégie de rapatriement vers le Cloud
Le rapatriement vers le Cloud est un processus complexe et long qui demande évaluation, planification et exécution rigoureuse pour éviter interruptions et pertes de données. Les organisations doivent donc analyser en détail les avantages et risques avant de prendre cette décision critique. Voici les étapes et bonnes pratiques à considérer :
- Développer et évaluer le business case : Il faut analyser rigoureusement les motivations, résultats attendus et bénéfices avant de commencer. Cette analyse doit inclure une revue complète de l’environnement cloud actuel : performances, coûts, opérations, conformité, etc. Il faut aussi considérer la perte de certains avantages du cloud public, comme l’évolutivité et l’élasticité. Enfin, vérifier si les charges étaient seulement déplacées sans optimisation peut influencer la décision.
- Créer un plan de migration : Une fois la décision prise, établir un plan de projet détaillé avec étapes, calendrier, ressources et budget. Ce plan doit inclure les outils de migration, connectivité réseau, coûts de transfert, sauvegarde et restauration des données, ainsi que les besoins infrastructurels. Des mesures de contingence sont aussi nécessaires pour gérer les imprévus. Un plan solide garantit l’alignement avec les stratégies cloud globales.
- Choisir la bonne infrastructure : Sélectionner l’infrastructure optimale, que ce soit un centre de données sur site, un cloud privé ou un fournisseur local. Les critères incluent conformité, performance, sécurité et évolutivité. Le choix doit répondre aux besoins futurs.
- Exécuter la migration : Migrer applications, données et charges du cloud public vers la nouvelle infrastructure locale. Ce processus peut durer des semaines, mois ou années selon la taille et la complexité. Il est essentiel d’avoir du personnel compétent, interne ou prestataire, pour gérer la migration. Parfois, il faut aussi revoir les déploiements pour assurer la compatibilité.
- Valider et optimiser l’environnement : Après migration, tester et optimiser l’environnement pour assurer la conformité avec les exigences de performance, sécurité et gouvernance. Il faut aussi mettre en place des processus de gestion et de supervision continue. La stratégie cloud doit être constamment réévaluée et adaptée.
Conclusion
Au départ, les hyperscalers et clouds publics promettent de réduire fortement les coûts IT tout en améliorant performances et opérations. Pour beaucoup, ces résultats initiaux furent réels, avec la fermeture de centres de données et la revente des infrastructures coûteuses héritées. Cependant, des enquêtes récentes montrent que le rapatriement vers le Cloud s’effectue à l’échelle mondiale, avec des variations selon les types d’organisations et leurs environnements.
Près de 70 à 80 % des organisations rapatrient au moins une partie de leurs données des hyperscalers et clouds publics, en raison des préoccupations évoquées plus haut. Les entreprises doivent désormais envisager sérieusement le rapatriement comme une stratégie viable, ou explorer d’autres options que le tout cloud public. Beaucoup adoptent aujourd’hui une approche hybride modérée, combinant infrastructure locale et charges sur cloud public. D’autres optent pour le cloud privé, qui offre certains avantages de la virtualisation dans un environnement à locataire unique, sur site ou en colocation. Ainsi, la tendance du rapatriement vers le Cloud varie largement selon les besoins et circonstances propres à chaque organisation.
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