Face à la croissance rapide de l’industrie spatiale, la cybersécurité spatiale devient un enjeu stratégique
On pourrait penser que la cybersécurité spatiale est loin de notre quotidien, mais la plupart des technologies et infrastructures dont nous dépendons gravitent autour de la Terre. Des satellites de télécommunications, GPS, connectivité internet, au suivi météo, la technologie spatiale est essentielle pour la communication mondiale et l’innovation. Des cyberattaques contre cette infrastructure spatiale pourraient avoir des effets dévastateurs pour tous au sol, impactant tout, de l’accès internet à la sécurité nationale.
Les systèmes spatiaux devenant de plus en plus interconnectés et complexes, les risques augmentent. La montée des cybermenaces spatiales est aussi liée à l’obsolescence des infrastructures et à l’expansion continue du domaine spatial.
La cybersécurité pour l’exploration spatiale est essentielle pour garantir des lignes de communication sécurisées, une navigation précise et un contrôle fiable. L’exploration spatiale est déjà une entreprise critique nécessitant certitude et stabilité pour assurer la sécurité des astronautes, techniciens, etc. La cybersécurité spatiale doit donc être une priorité.
Une des plus grandes menaces est le piratage des engins spatiaux et satellites. Les cybercriminels peuvent prendre le contrôle des systèmes vitaux, manipuler les commandes et voler des données confidentielles. Les méthodes de brouillage (jamming) et d’usurpation (spoofing) sont souvent utilisées pour perturber ou ralentir la transmission de données satellitaires. La guerre en Ukraine a vu l’utilisation de ces attaques sur le terminal Starlink de SpaceX. Les chefs militaires affirment que ces tactiques sont des armes courantes.
Une étude de l’Université d’Oxford souligne que la menace croît car les systèmes spatiaux deviennent « de plus en plus interconnectés et complexes ». Cependant, la plupart des stations spatiales et infrastructures ont été conçues avant que la cybersécurité ne devienne une priorité mondiale. Ces systèmes sont donc très vulnérables aux attaques, ce qui compromet gravement la sécurité spatiale.
Le 1er août, le National Optical-Infrared Astronomy Research Laboratory (NOIRLab) a signalé un incident de cybersécurité ayant stoppé les opérations des télescopes Gemini Nord à Hawaï et Gemini Sud au Chili. Ces attaques ont eu lieu quelques jours avant l’avertissement du NCSC aux entreprises spatiales américaines concernant les cyberattaques et l’espionnage.
Des télescopes plus petits à Cerro Tololo (Chili) ont aussi été affectés, et le personnel ignore encore comment les attaques ont eu lieu. NOIRLab a indiqué que la récupération des installations et télescopes touchés est toujours en cours. La communauté scientifique souffre à chaque interruption due à des cyberattaques, non seulement par les coûts engendrés mais aussi par la perte de données.
En août, le FBI, le National Counterintelligence and Security Center (NCSC) et l’Air Force Office of Special Investigations ont publié un bulletin avertissant que des agences étrangères pourraient utiliser cyberattaques, sociétés-écrans ou espionnage traditionnel pour recueillir des informations sensibles sur les capacités spatiales américaines. Ces agences ont souligné que ces acteurs reconnaissent l’importance de l’industrie spatiale commerciale pour l’économie et la sécurité nationale américaines, notamment la dépendance croissante des infrastructures critiques aux actifs spatiaux.
Le bulletin indique que ces attaques pourraient viser à collecter des données sensibles sur les charges utiles satellitaires pour perturber les communications, la télédétection et l’imagerie satellitaire américaine, ciblant aussi les infrastructures commerciales spatiales américaines lors de conflits internationaux. Il précise que l’économie spatiale mondiale devrait dépasser 1 000 milliards de dollars en sept ans. Ces infrastructures sont « fondamentales pour tous les aspects de notre société, y compris les services d’urgence, l’énergie, la finance, les télécommunications, les transports, l’alimentation et l’agriculture ».
Comme mentionné, la cybersécurité spatiale est difficile à mettre en œuvre à cause des systèmes anciens encore utilisés. La plupart des gouvernements n’ont pas encore déployé de mesures suffisantes, freinés par un manque de financement, d’infrastructures et de compétences. La complexité, l’interconnexion et la croissance rapide du secteur spatial élargissent la surface d’attaque pour les hackers.
Sans financement adéquat ni connectivité internet performante, beaucoup de pays peinent à suivre la course à l’espace. Ces limitations entraînent souvent des mesures de sécurité faibles voire inexistantes.
Les interactions complexes entre espace, stations au sol, liens et utilisateurs exposent plusieurs vulnérabilités, notamment :
Les cyberattaques peuvent inclure installation de malwares, ransomwares et violations des données ou systèmes. Elles peuvent perturber communications, chaînes d’approvisionnement, sécurité nationale, accès internet et économies mondiales. Les missions spatiales touchées peuvent causer blessures ou décès d’astronautes, destruction de biens et blocage de progrès dans l’exploration spatiale.
Pour répondre à ces vulnérabilités, des mesures de sécurité spatiales et l’intégration de jumeaux numériques sont explorées. Les jumeaux numériques simulent le cycle de vie complet des actifs spatiaux, aidant à anticiper les faiblesses et renforcer la sécurité en temps réel.
Avec l’intensification de la course à l’espace et la course à l’innovation technologique, la cybersécurité spatiale devient un marché lucratif. Les petites entreprises peuvent saisir cette opportunité pour répondre à la demande croissante de solutions de sécurité spatiale. Forbes liste plusieurs moyens pour ces entreprises de se démarquer :
Les systèmes spatiaux peuvent être vulnérables à cause de fonctions comme les identifiants codés en dur — utilisés dans les navires, avions et militaires, et facilement accessibles par les hackers. C’est pourquoi les missions spatiales nécessitent des mesures renforcées garantissant la transmission sécurisée des données. Parmi ces mesures :
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